Pierre de Fourmestraux, kinésithérapeute du sport à Paris

Questions à Philippe CARPENTIER, kinésithérapeute du sport, spécialiste du Basket

Bonjour Philippe, peux-tu nous présenter ton parcours professionnel ?

Bonjour, passionné de sport et de basket-ball, j’ai décidé de tenter kiné par STAPS. Pour le concours, il fallait finir dans les 10 premiers de la promo afin d’intégrer l’école de Saint-Maurice (94). Après la première année de concours, j’ai passé 4 ans en école de kiné pour ensuite m’installer en libéral sur Paris. 

En parallèle de mes études et de mon début d’activité, j’ai toujours gardé un pied dans le monde du sport puisque j’effectuais régulièrement des remplacements pour diverses équipes, je me suis également occupé de l’équipe de basket de Val de Seine (N3) et du groupe élite des Adidas runners à l’INSEP. 

Suite à un stage avec Olivier Pierrot, le kiné des métropolitains de Levallois (Jeep Elite), l’opportunité d’intégrer le Paris Basket-ball (pro B) s‘est présentée. J’ai donc sauté sur l’occasion, et ça fait maintenant 1 an et demi que j’ai le plaisir d’être leur kiné en parallèle de mon activité libérale. 

Tu as fondé le Kine one ball, peux-tu nous en dire plus ?

En réalité, je ne pensais pas ouvrir si tôt mon cabinet. L’opportunité s’est présentée, car mon collègue au Paris Basket, Franck Fillon, a décidé d’arrêter le Paris Basket pour se concentrer sur son activité libérale chez Kiné Boétie. Nous nous partagions un mi-temps au cabinet et au Paris Basket. 

Personnellement, je souhaitais garder une activité libérale en parallèle du Paris Basket, c’est pourquoi j’ai eu l’idée d’ouvrir un cabinet dans notre centre d’entraînement (à The One ball dans le 93, à Noisy-le-grand). Ainsi, j’ai pu garder mon activité libérale et passer en temps plein au Paris Basket. 

C’est un vrai plaisir pour moi de travailler dans ces conditions, car je peux proposer à mes patients la même prise en charge que les joueurs professionnels en leur faisant bénéficier des infrastructures et du matériel. 

Salle-rééducation-One-Ball

Quelles sont les pathologies liées au basket que tu rencontres le plus fréquemment dans ta pratique ?  

L‘entorse de cheville est clairement la pathologie que je retrouve le plus au quotidien. En effet, au basket il est courant que les joueurs retombent sur le pied d’un autre et que la cheville tourne en inversion. 

En deuxième position, les tendinopathies patellaires sont extrêmement présentes, surtout chez les jeunes qui grandissent vite. Après, je retrouve souvent des tendinopathies quadricipitales et d’Achille, mais elles sont un peu moins fréquentes. 

Ce sont les 2 pathologies que je rencontre le plus. Après les pathologies que tu as pu décrire dans ton très bon article sur les blessures liées au basket-ball reviennent également fréquemment. 

Quelles sont les causes les plus fréquentes de blessures au basket ?  
Si l’on revient sur les deux pathologies les plus fréquentes : 

  • un choc avec un joueur ou une mauvaise réception de saut 
  • une surcharge liée à la pratique du Basket ou de la musculation 

Quelles mesures de prévention des blessures au basket, recommandes-tu ?  

basketball : prévenir les blessures

Pour les joueurs, les mesures de prévention sont adaptées en fonction des antécédents de blessure et des résultats des screenings que nous faisons passer régulièrement afin de mettre en évidence des axes d’améliorations.

Le premier facteur de risque d’une blessure est une première blessure. En ce sens, nous avons développé des routines d’échauffement (5 minutes pas plus avant chaque entraînement ou match) afin de travailler et bien échauffer la zone qui a pu être atteinte par le passé. 

Pour les joueurs sujets aux tendinopathies, cela passe par des contractions statiques de 45 secondes répétées. 

Pour les joueurs présentant une instabilité de chevilles, cela passe par du travail de réception de sauts et de contraction des fibulaires. 

Pour les autres pathologies, nous adaptons en fonction des joueurs, mais aussi de leurs habitudes et de leurs attentes.  Concernant les résultats des tests de pré-saison, ils nous permettent de mettre en place des programmes de préparation physique afin d’améliorer les déficits que peuvent présenter les joueurs et essayer de prévenir d’éventuelles blessures.

Utilises-tu des techniques spécifiques de réathlétisation après une chirurgie du LCA ?

Alors le LCA, c’est mon dada. C’est une pathologie que j’affectionne beaucoup, car c’est une rééducation où les patients repartent de 0 et évoluent étape par étape jusqu’au retour au sport. Depuis mon mémoire sur les tests de retour au sport, je suis très à cheval sur les critères de reprises tant leur utilisation à une importance sur le taux de récidive. 

De ce fait, je pousse au maximum mes patients dans leurs retranchements afin qu’ils soient plus que prêts à reprendre leur sport. Cela passe par un développement de la force, travailler sur la réception de saut et le contrôle moteur, mais aussi préparer le joueur physiquement et psychologiquement à refaire des tâches spécifiques à son sport. 

Ma réathlétisation va se découper en plusieurs phases : 

  • Pré-op (si possible)
  • Post-op 
  • Renforcement 
  • Réathlétisation
  • Retour progressif au sport

Pour passer d’une étape à une autre des critères sont à valider. Les critères sont fixés dès le début de la rééducation avec le patient. Ainsi, il sait ce qu’il doit faire pour passer d’une étape à une autre ce qui est motivant et permet d’avoir des objectifs plus concret que le simple critère de temps qui au final n’est qu’un des critères parmi tant d’autres.  

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Philippe Carpentier

kinésithérapeute du sport à Kiné One Ball

et en charge de l’équipe de Paris Basket

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Auteur : Dr Philippe Loriaut, Chirurgien Orthopédiste – chirurgie arthroscopique – pathologies du sport – spécialiste de l’arthrose – chirurgie mini-invasive et percutanée.