Les blessures liées à la pratique du basket-ball
Blessures du membre supérieur
Épaule
A l’occasion d’une chute, le basketteur peut avoir une contusion de l’épaule mais aussi une disjonction acromio-claviculaire, une fracture de la clavicule ou une luxation de l’épaule. Dans ce dernier cas, la luxation doit être prouvée par une radiographie avant d’être remise en place.
Des micro-traumatismes répétés peuvent être responsables d’une épaule douloureuse et instable par lésion du bourrelet de la glène.
Coude et poignet
Les traumatismes du coude chez le basketteur sont variables, allant de la simple entorse à la luxation ou fracture.
Au niveau du poignet, il s’agit le plus souvent de réception de chutes à l’origine de lésions ligamentaires dont il faudra faire le bilan précis. Il ne faudra pas passer à côté d’une fracture du scaphoïde ou d’une lésion ligamentaire grave.
Chez l’adulte, les fractures prédominent alors que les luxations sont plus fréquentes chez les jeunes.
Blessures des doigts
Les blessures des doigts sont très fréquentes au basket-ball. Il s’agit fréquemment d’entorses mais aussi de fractures.
Il est indispensable de réaliser un bilan radiographique et au moindre doute un complément d’imagerie (échographie ou IRM)
Ces lésions, si elles sont négligées peuvent engendrer des instabilités (en particulier du pouce) ou des raideurs séquellaires.
Le traitement le plus fréquent est l’immobilisation par syndactylie (immobilisation du doigt traumatisé avec le doigt valide qui l’entoure)
Le doigt peut rester coincé dans le filet ce qui peut être entraîner un « ring finger » (c’est -à-dire une plaie par arrachement du doigt). Il s’agit d’une blessure grave qui nécessite une opération urgente. Il est nécessaire d’ôter les bijoux (bague, alliance) pour prévenir ce type de blessure.
Blessures du membre inférieur
Blessures musculaires
Dans la pratique du basket, les blessures musculaires sont fréquentes. La plus fréquente est la contusion de jambe ou de cheville en rapport avec une « béquille ». Un hématome peut également se développer. L’échographie ou l’IRM permettent de confirmer le diagnostic en cas de doute.
La prise en charge immédiate comprend la mise au repos et l’application de froid.
Un programme de préparation physique adapté permet de prévenir ces lésions.
Douleurs de rotule (ou syndrome fémoro-patellaire douloureux)
Ces douleurs antérieures de genou appelées « syndrome fémoro-patellaire » sont très fréquentes au basket. Elles sont liées à un déséquilibre des forces musculaires appliquées sur la rotule. Ces douleurs de rotule peuvent être associées à des sensation de frottements ou des crépitations.
Le traitement du « syndrome fémoro-patellaire douloureux est essentiellement médical avec un rééducation axée sur l’enseignement d’exercices que le sportif pourra réaliser lui même.
Il faudra éviter les exercices en semi-flexion de genou pendant la période douloureuse.
Instabilité de rotule
L’instabilité de la rotule est liée au fait que la rotule ne s’engage pas correctement dans la trochlée du fémur et qu’elle s’échappe en dehors : c’est la luxation externe de rotule. La luxation traumatique de la rotule implique une rupture de l’aileron interne rotulien ou ligament fémoro-patellaire médial (MPFL).
En savoir plus sur la prise en charge de l’instabilité de rotule…
Rupture du ligament croisé antérieur
Les traumatismes ligamentaires du genou sont fréquents au Basket en particulier la rupture du ligament croisé antérieur.
Ce traumatisme survient en général à l’occasion d’une impulsion ou d’un arrêt brutal avec changement de direction.
Sur le terrain, il faut glacer et mettre en place une immobilisation du genou par une attelle et l’utilisation de cannes.
Le sportif doit bénéficier d’un examen rapide par un spécialiste qui confirmera le diagnostic par l’examen clinique et des examens radiologiques (IRM). La prise en charge est généralement chirurgicale dans cette population sportive.
En savoir plus sur la prise en charge chirurgicale de la rupture du ligament croisé antérieur…
Tendinites ou inflammations des tendons rotulien ou quadriciptal
Les tendinites rotuliennes sont très fréquentes dans la pratique du basket-ball. En effet, ce sport nécessite des sauts répétés et des séances de renforcements musculaires intensifs. C’est le syndrome du « jumper knee » (genou du sauteur)
Le traitement est avant tout médical avec physiothérapie et programmes de renforcement excentrique.
Il est également possible de réaliser des injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes). L’injection est préparée à partir d’un prélèvement de votre sang, qui est ensuite centrifugé afin de ne garder que des éléments qui favorisent la cicatrisation de votre tendon.
En dernier recours, une opération pourra vous être proposée.
La prévention de ces tendinites consiste à réaliser des exercices d’étirements de toute la chaîne musculo-tendineuse.
Ces tendinites prédisposent à des ruptures complètes traumatiques. Un traitement chirurgical est alors indispensable afin de suturer le tendon rotulien ou le tendon quadricipital.
Tendinite (ou tendinopathie) d’Achille
Les tendinites d’Achille sont un peu moins fréquentes que la localisation rotulienne. Elles sont également en rapport avec les sauts répétés et les séances de renforcements musculaires intensifs.
Le traitement est avant tout médical avec physiothérapie et programmes de renforcement excentrique.
Il est également possible de réaliser des injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes). L’injection est préparée à partir d’un prélèvement de votre sang, qui est ensuite centrifugé afin de ne garder que des éléments qui favorisent la cicatrisation de votre tendon.
En dernier recours, une opération pourra vous être proposée.
La prévention de ces tendinites consiste à réaliser des exercices d’étirements de toute la chaîne musculo-tendineuse.
Rupture traumatique du tendon d’Achille
Les tendinites d’Achille prédisposent à des rupture complètes traumatiques du tendon d’Achille. Un traitement chirurgical est alors indispensable afin de suturer le tendon d’Achille. La reprise se fait en général vers le 6ème mois.
Fasciite plantaire et rupture de l’aponévrose plantaire
La fasciite plantaire est une inflammation douloureuse du fascia plantaire (plancher fibreux du pied tendu entre l’os calcanéum et la base des orteils). Cette inflammation est causée par un étirement répété de ce fascia. L’épine calcanéenne est un excroissance osseuse au point d’insertion de ce fascia sur l’os du calcanéum.
La fasciite plantaire se manifeste essentiellement par une douleur au « talon » (correspondant à l’os calcanéum) surtout ressentie lors de la marche ou la course.
De nombreux basketteurs souffrent de fasciite plantaire car ils sollicitent intensément toutes les structures de leurs pieds lors des dizaines de sauts réalisés au cours d’un match ou d’un entraînement.
Un traitement est indispensable afin d’éviter une aggravation des lésions. Il s’agit du port de semelles orthopédiques adaptées et de séances de rééducation avec étirement spécifique du fascia plantaire. Un traitement par ondes de choc est également possible dans les cas chroniques.
Une rupture complète de ce fascia peut également se produire lors d’un traumatisme . Il est nécessaire de réaliser des examens d’imagerie pour confirmer le diagnostic. Le traitement est le plus souvent médical mais un recours à la chirurgie de la faciite plantaire peut être nécessaire.
La prévention de ces blessures est indispensable chez le sportif. Le basketteur doit choisir une chaussure confortable avec un soutien plantaire suffisant (ou ajouter de semelles adaptées) afin d’équilibrer les pressions sur l’arche de la plante du pied.
Entorse de cheville
L’entorse de cheville est la blessure la plus fréquente au basket-ball.
C’est la lésion des ligaments de la cheville. L’entorse du ligament latéral externe (LLE) est la plus fréquente.
il peut s’agir d’une entorse bénigne (simple étirement ligamentaire) ou d’une entorse grave (rupture des ligaments). il existe d’autres formes d’entorses plus rares mais qu’il ne faut pas méconnaître car elles nécessitent un traitement particulier.
Une entorse de la cheville peut être la conséquence d’un échauffement, d’un terrain de sport ou de chaussures inadaptés.
Sur le terrain, il faut arrêter immédiatement l’activité et appliquer le protocole G.R.E.C. (Glaçage Repos Elévation Contention). Une contention temporaire est mise en place afin de limiter la douleur et l’oedème (gonflement) de la cheville.
Une consultation médicale est indispensable. Il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de fracture de la cheville associée en réalisant au moindre doute une radiographie.
Un traitement fonctionnel est proposé dans la majorité des cas. Il associe une immobilisation par une attelle semi-rigide ou une contention adhésive. La cheville doit être rééduquée précocement et la reprise de l’appui s’effectue en fonction de la douleur.
La rééducation comporte un renforcement des muscles fibulaires associé à des programmes de travail proprioceptif.
Une entorse de cheville mal soignée peut conduire à des séquelles en particulier l’installation d’une instabilité chronique de la cheville, la persistance de douleurs et de blocages chroniques entrant dans le cadre d’un conflit de cheville.
Fissure du tendon court fibulaire
Le tendon du muscle court fibulaire peut être le siège d’une fissuration responsable de douleurs en arrière et en dehors de la cheville. Ces douleurs apparaissent le plus souvent progressivement à la marche et lors de la pratique sportive. L’échographie et l’IRM permettent de confirmer le diagnostic. Le traitement est chirurgical.
Luxation des tendons fibulaires (ou péroniers)
Les tendons fibulaires (ou péroniers) sont situés derrière la malléole externe. Leur luxation en avant de la malléole se tradiot par des douleurs, un gonflement et par une sensation de déplacement des tendons sous la peau. Il est nécessaire de réaliser une échographie afin de confirmer le diagnostic. Le traitement est chirurgical.
Fracture du 5ème métatarsien
La fracture du 5ème métatarsien se produit lors d’un traumatisme avec un mécanisme semblable à une entorse de cheville.
Il est nécessaire de réaliser des radiographies pour confirmer le diagnostic. Selon le type de fracture, le traitement peut être une immobilisation par une botte en plâtre ou la chirurgie.
Fractures de fatigue des os métatarsiens
Il s’agit d’une fracture survenant au niveau des os métatarsiens (en général le deuxième). C’est une fracture d’usure liée à des micro-traumatismes sportifs répétés au niveau des pieds lors de la course, les sauts et les changements d’appui. Le diagnostic est confirmé par l’IRM ou la scintigraphie osseuse.
Le traitement consiste en une mise au repos et un soulagement de l’appui jusqu’à consolidation de la fracture.
Auteur : Dr Philippe Loriaut, Chirurgien Orthopédiste – chirurgie arthroscopique – pathologies du sport – spécialiste de l’arthrose – chirurgie mini-invasive et percutanée.