Cicatrisation d’une plaie : comprendre le processus et favoriser un résultat esthétique

Les techniques chirurgicales récentes permettent de réduire considérablement les cicatrices inesthétiques : la chirurgie arthroscopique nécessite le plus souvent des incisions minuscules, avec moins de sutures cutanées. La chirurgie percutanée, par exemple dans l’opération de l’hallux valgus, ne demande que des incisions de l’ordre de quelques millimètres. Ces techniques mini-invasives visent à minimiser les traumatismes subis par les tissus au cours de l’opération ce qui favorise naturellement une bonne cicatrisation.

Le rôle du patient est cependant essentiel pour obtenir les résultats les plus satisfaisants : il est important de bien comprendre le processus de la cicatrisation et de connaître les bons gestes à appliquer.

Article co-écrit avec @Dermato _drey, médecin dermatologue membre de l’équipe de @DrGood_officiel

couches de la peau

La peau est constituée de 3 couches superposées : l’épiderme, le derme et l’hypoderme.

La cicatrisation correspond à un processus par lequel se réparent les plaies et les blessures. C’est un phénomène qui est propre à chaque organisme.

Quels sont les différents types de cicatrices ?

Il existe 6 types de cicatrices :

  • Les cicatrices dites « bien formées » qui sont souples, blanches et lisses.
  • Les cicatrices atrophiques qui se caractérisent par de petites traces creuses et enfoncées.
  • Les cicatrices hypertrophiques qui sont rouges, dures et surélevées, en relief sur la peau.
  • Les cicatrices chéloïdes qui sont dures et de grande taille. Celles-ci persistent plus de 18 mois après le geste chirurgical.
  • Les cicatrices étirées qui correspondent à de petites traces longues et légèrement creusées
  • Les cicatrices hyperpigmentées.

De quoi dépend la cicatrisation ?

  • Des causes de la lésion
  • L’état général de l’organisme
  • La localisation de la plaie
  • L’état de la plaie
  • La présence ou non d’une infection

Quels sont les facteurs susceptibles d’altérer le processus de cicatrisation ?

  • Le tabagisme
  • La présence d’une infection
  • Les problèmes vasculaires
  • La présence d’œdèmes
  • Une dénutrition
  • Une alimentation pauvre en protéines
  • La présence de déficit immunitaire
  • Une insuffisance rénale
  • La persistance d’un point d’appui au niveau de la lésion
  • La prise de médicaments/traitements agissant sur le système immunitaire
  • Exposition au soleil
  • Non respect des consignes médicales (durée des pansements etc.)

Comment prendre soin de sa cicatrice ?

Qu’existe-t-il comme crèmes/huiles cicatrisantes ?

cicalfate crème réparatrice
  • Aquaphor Eucerin® 
  • Bepanthencica®
  • Cica soin réparateur®
  • Cicabio crème®
  • Cicadiane Noreva®
  • Cicalfate®
  • Cicaplast baume B5 La Roche Posay®
  • Cicavit SVR®
  • Crème ultra réparatrice épithéliale A.H Duo®
  • Dermalibour A-Derma®
  • Epitheliale duo® existe en crème mais aussi en gel huile exprès pour les cicatrices
Cet article ne présente aucun conflit d’intérêt avec les marques cosmétiques sus citées et ne remplace pas une consultation avec le praticien qui vous conseillera le produit le plus adapté pour vous.

Combien de temps peut durer la modification d’une cicatrice ?

Les modifications d’une cicatrice peuvent durer jusqu’à 2 ans. Tant qu’une cicatrice est rouge, c’est que le processus de maturation est en cours. La cicatrice doit devenir blanche.

2 ANS

Quels sont les différentes phases de cicatrisation ?

1 – La phase de détersion (ou inflammatoire) amorce le processus de cicatrisation pour permettre le bourgeonnement progressif de la plaie.

2 – La phase de bourgeonnement correspond à une phase proliférative avec développement du tissu de granulation. Le tissu de granulation va permettre de combler la perte de substance par un nouveau tissu.

3 – Lors de la phase d’épidermisation, la plaie se contracte et se recouvre de cellules épithéliales. Cela correspond à la fermeture de la plaie par une cicatrice dont la couleur se rapproche du teint de la peau.

Les différents types de pansements protecteurs

  • Les pansements « extensibles »
    Ce type de pansement peut suivre les mouvements de la peau et est donc adapté aux plaies se situant au niveau des articulations.
  • Les pansements « résistants »
    Ce type de pansement est adapté aux plaies se situant dans les zones de frottement (pieds, bas du ventre…).
  • Les pansements « épais »
    Le fait que ce type de pansement soit épais va protéger les plaies des chocs.
  • Les pansements « cicatrisants »
    Ce type de pansement va permettre une cicatrisation accélérée et diminuer le risque de cicatrice.
  • Les sutures cutanées ou « strips »
    Les strips vont permettre de rapprocher les deux côtés d’une plaie type coupure peu profonde ou incision chirurgicale.
  • Les pansements hydrocellulaires (exemple : pansement BIATAIN® )
    Ce type de pansement est idéal pour les plaies en phase de granulation et d’épidermisation.
  • Pansement collagène
    Ce type de pansement booste la cicatrisation.
  • Les pansements à base d’argent
    Les pansements à base d’argent ont pour principe de réduire la charge microbienne de la plaie.

En cas de cicatrice inesthétique, que faire ?

Le laser

Le laser peut être utilisé dans le traitement des cicatrices inesthétiques. C’est une solution rapide, facile et efficace. L’action du laser va permettre de remodeler le derme et ainsi gommer la cicatrice.

L’acide hyaluronique

Certaines cicatrices en « creux » peuvent être atténuées par des injections d’acide hyaluronique. L’acide hyaluronique va remplir la cicatrice ce qui va la rendre presque invisible.

Auteur : Dr Philippe Loriaut, Chirurgien Orthopédiste – chirurgie arthroscopique – pathologies du sport – spécialiste de l’arthrose – chirurgie mini-invasive et percutanée.